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(1)
- Et merde…
Mon portable, je l’oubli toujours celui là. Heureusement qu’avant de remplir mes fonctions je l’avais mis sur vibreur. Je ne veux même pas imaginer à quelle catastrophe es ce que j’ai échappé…
Accroupis sur le rebord de la barrière de plus de deux mètre de haut, à a peine 100 mètres de moi, posté de part et d’autre du gigantesque portail en or et acier, des gardes. Trois plus exactement. Pas assez baraqué pour que je me fasse du souci mais assez pour satisfaire mon envi de défoulement. Deux semaines que je n’ai pas eu l’occasion de caser la gueule à un de ces brigands. Tout ça à cause de cette maladie chronique…
Je regarde le cadran de ma montre digital : 22h01. Je n’ai plus que 19 minutes devant moi.
Alors… par lequel je commence ? Mon regard se porte de gauche à droite et de droite à gauche, à la recherche du meilleur point de départ possible. Il me suffit d’une faille visible à l’œil nu, rien qu’une.
Là ! Un chat vagabond bondit sur une des poubelles se situant à gauche du portail, ne sachant de quoi il s’agit, tous les gardes sans exceptions accourent regarder. Il ne m’en faut pas plus, je me laisse tomber le long du mûr, me réceptionnant sans la moindre difficulté. Je traverse le jardin, courbé en avant afin d’augmenter ma rapidité et ainsi réduire ma visibilité. En un bond, j’arrive sur un des poteaux de la clôture. Je freine, problème. Quelle idée de choisir une barrière munit de barreau aux bouts pointus. Je n’ai pas le temps de réfléchir plus, j’avance, les pieds tournés à 90 degrés, je les pose dans les espaces entre chaque barreaux. 1, 2, 3, 4,5…20. J’atteins mon objectif, je me trouve juste au dessus des hommes en noirs armés jusqu’aux dents. Trop occupés à braquer leurs flinguent sur les poubelles en aluminiums, il ne remarque même pas ma présence. C’est vraiment trop facile. Mes bras qui étaient jusqu’à présent croisés, je les laisse tombés le long de mon corps et actionne les lames de mes mitaines, sur le dos de mes mains. 1,2. Elles luisent sous les lueurs de la lune. Un salto arrière plus tard, j’atterris juste au milieu d’eux, sur le couvercle d’une des poubelles. Ils lèvent la tête, braquent leurs mitraillettes sur moi presque en même temps.
- Tu bouges, t’es mort me dit l’un d’entre eux.
- J’aimerais bien lâchais-je dans un demi sourire.
Plutôt mignon, dommage qu’il faille que je le tue…
1,2 je plante l’extrémité d’une de mes lames dans le cou de celui qui se trouvait derrière moi. Il n’a pas le temps de réagir que déjà je me sers de son corps agonisant comme appui et c’est ainsi que je me défais de l’emprise de son acolyte. J’atterris assis sur les épaules de celui-ci, je serre mes cuisses autour de sa tête avant de me pencher en arrière et d’attraper par l’encolure du col le troisième homme. Ils restent tout deux immobile, mon pouce contre la gorge d’un l’empêchant tous gestes, mes talons sur le dos de l’autre. S’ils ont le malheur de bouger, une simple pression au cou suffit non pas à le tuer mais à le paralyser, quand à l’autre, il risquerait d’être transpercé par les lames dissimulées dans les semelles de mes chaussures. Suspendus à plus d’un mètre du sol, la situation m’amuse au plus haut point. Je pourrais bien sûr en finir avec eux dans la seconde… Je regarde ma montre : 22h06. J’ai le temps.
- Tiens, comme on se retrouve dis-je au type dont j’avais aperçu le visage en premier.
Même la tête en bas, je le trouve beau. Les cheveux roux, presque rouge, longs et soyeux, les joues parsemées de tâches de rousseurs… Là comme ça, je lui donnerai à peine 16 ans. Qu’est ce qu’un môme pourrait bien foutre déguisé en homme de main ? C’est insensé. Le sang doit me monté au cerveau vu ma position.
Je continue mon exploration et tout de même, je ne peux m’empêcher de le croire au mauvais moment, au mauvais endroit. J’aurais presque de la pitié pour lui.
Après avoir du bout du doigt tracé chaque traits de son visage, je me perds dans la contemplation de se yeux. Ils sont gris et me rappelant ceux d’un félin… Aucune lueur de s’y reflète, ils sont tellement ternes que j’aurais cru facilement avoir à faire à un cadavre. Et ses lèvres !
- So sexy… murmurais-je avant de passer ma langue sur sa bouche que je trouve étrangement pulpeuse pour un mec. Je dirais même, bandantes ! Je sens tout son être frémir à ce contact, c’est très excitant. J’ais une envie folle de l’embrasser. Je peux ?
Il ne répond rien, bien sûr que non. A sa place j’aurais fait pareil. Je n’ais pas besoin de sa permission après tout. Je presse délicatement mes lèvres sur les siennes. Je ne cherche pas à introduire ma langue n’y rien, je veux juste goûter à ses lèvres. Alors je suis très agréablement surpris quand il entrouvre sa bouche et vient de lui-même à la rencontre d’un baiser langoureux. Serait-il adepte du masochisme ? Si c’est le cas je suis prêt à lui rendre service…
- Bon, dis-je tout en stoppant notre fusion salivaire, ce n’est pas tout mais, j’ai ton patron à aller tuer moi. Ah au fait, j’essuie ses lèvres avec mon pouce libre, t’embrasses super bien…
Tellement bien que j’ai l’air con à bander dans une telle situation. Il faut que je pense à combler mon besoin sexuel, sinon je ne paie pas chère les écarts hot qu’il risquerait d’y avoir à chacune de mes missions.
Une pression de mes jambes déclenche les lames qui se plantent immédiatement dans le dos de l’inconnu qui paraissait dégoûté par notre soupe de langues. Il s’écroule m’entraînant dans sa chute. Manque d’attention de ma part, j’étais toujours plongé dans le regard de mon beau rouquin Qui lui tombe à genoux. Ma main faisant toujours pression sur son cou, je me mets en face de lui accroupis. On se regarde, les yeux dans les yeux.
- Et merde…
Captivé par sa bouille, ses yeux me transpercent et je ne sais vraiment plus si j’ai l’envie ni même la force de mettre fin à ses jours. Je n’arrive pas à m’en défaire alors que je peux, que je doive le tuer. J’ai appris différentes techniques pour y arriver, toutes les unes plus fatales que les autres. On a pourtant omis de m’informer sur la manière dont on devait tuer un gars possédant un regard pareil. Quand on pas le choix…
Je le fais se coucher sur le dos, lentement, très lentement. A présent à califourchon sur lui, je me demande soudain pourquoi est ce qu’il ne me supplie pas. Pourquoi ne se débat il pas ? La vie sauve ne l’intéresse-t-il donc pas ? Ils le font tous quand ils se rendent compte qu’il n’y plus aucun espoir que je les épargne. Alors, pourquoi pas lui ?
Au lieu de ça, il garde la même expression. Sans peur, sans foi… Me serais-je trompé ? Aurais-je affaire avec un véritable tueur ? Sans crainte, aucune, devant la mort.
Je ne peux croire qu’un type pareil soit de la même espèce que moi. Il à l’air bien trop fragile et même si souvent l’apparence ne dit pas qui l’on ait, j’ai l’intime conviction que ce petit rouquin ne mérite pas ce que je risque de lui faire subir. Si cela ne tenait qu’à moi… mais voilà, j’ai un contrat, un plan, une cible.
Je me laisse glissé le long d’un mûr. J’ôte mon masque, mes mitaines puis je les fourre dans la besace accrochée à mon épaule. Je retire l’élastique retenant mes cheveux, ils retombent souplement sur mes épaules, et comme toujours je le mets à mon poigné. C’est en quelque sorte, mon grigri porte chance… Des fils en argent, ils canalisent ce qui me dépasse et je dois beaucoup à ce simple élastique.
Je suis exténué, aussi bien mentalement que physiquement. Même si je suis habitué aux efforts physiques depuis bien trop longtemps, il m’arrive parfois, surtout après plus de 15 jours d’inactivité, de ressentir un énorme coup de bar. Cette mission avait été plutôt facile dans l’ensemble… A part quand j’ai dû faire ce choix cornélien, mais je pense avoir fait le bon. Du moins je l’espère…
Je me relève, direction mon appart’, j’ai besoin d’un bon som’ avant d’attaquer la journée de demain. Un sommeil réparateur afin de me retirer de l’esprit son visage livide, ce sang tout autour de lui… De m’ôter de mes pensées lui, tout simplement…