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Le jeune Emmanuel se traînait d’un pas lent dans les couloirs du lycée. La tête basse, les épaules affaissées, il n’osait plus regarder autour de lui depuis ce fameux accident. Si avant il avait l’habitude de marcher en rasant les murs, actuellement, il se fondait littéralement à eux tant il souhaitait disparaître aux yeux de tous. Il se maudissait encore et toujours non pas d’avoir eu ce rêve érotique – il n’aurait pu s’en empêcher- mais de n’avoir pas eu la décence de le faire ailleurs qu’au milieu d’une salle de classe.

Un énième soupire s’échappa de ses lèvres pincées par l’anxiété. Durant les jours qui avaient suivit, il aurait pensé se faire mainte et mainte fois insulté, raillé ou même frappé ce fut étrangement tout l’inverse qui se produisit. A chacun de ses pas, il sentait des regards posés sur lui. Loin d’être de ceux méprisant et dégouté dont il avait l’habitude, ils étaient teintés d’une certaine admiration dont il ne voyait pas la cause. Parfois de jalousie, d’envie mais jamais de ceux qui l’avait dans le passé blessé. A plusieurs reprises il avait croisé le regard de filles qui lui donnait l’impression d’être une barre de céréale 0% qui finirait bientôt sous leurs dents. En d’autres occasions une lueur de jalousie traversait les yeux des filles comme ceux des garçons.  Il regrettait presque le bon vieux temps où il passait réellement insignifiant. Là, sous l’attention de tout le monde et sans en connaître la raison, il se sentait encore plus mal qu’avant.

La porte blanche devant lui le ramena à la réalité. L’infirmerie.

 Au beau milieu d’un cours de français, un surveillant était venu lui rendre une convocation. Sous les regards curieux de ses camarades, il l’avait suivit se demandant la raison d’une telle invitation s’il pouvait appeler ce bout de papier où était griffonné la date, l’heure et son prénom ainsi.

Enième soupire de ce début de journée. Emmanuel poussa la porte d’un mouvement hésitant.  Celle-ci ne s’ouvrit pas entièrement quelque chose la bloquait. Passant sa tête dans l’entrebâillement, il se rendit compte que ce fameux quelque chose n’était autre qu’une personne, suivit d’une autre et d’encore une autre. Tous s’arrêtèrent de parler, et des têtes curieuses se tournèrent vers lui. Manu se sentit rougir devant ce silence gênant. Il s’apprêtait à refermer la porte et à attendre dehors ou même à fuir quand une voix l’interpella.

-          Tu cherches quelque chose ? lui demanda une jolie brune vêtu d’une blouse blanche.

Elle tenait entre ses mains des boites de médicaments devant la pharmacie ouverte, Manu en déduisit qu’elle devait être l’infirmière.

-          Je… euh… On… J’ai été convoqué dit-il doucement en entrant entièrement dans la salle. Puis fouillant frénétiquement dans ses poches, il ouvrit un feuillet froissé.

Le jeune roux tordait nerveusement le pant de son tee-shirt. L’assemblée formé d’une multitude de lycéenne entassée les unes sur les autres le regardaient pour la plus part les yeux exorbités. Il pouvait sans peine entendre les chuchotements qui allaient en augmentant.

« C’est lui ? »

 « Non ! »

 « Mais si… »

 « Tain, tu déconnes ? »

-          Oh, je vois.

La femme à qui il s’était adressé traversa la marrée humaine à grand coup de coudes et se posta finalement devant lui. Elle se pencha en avant ce qui fit reculé Manu dans un geste purement mécanique, les yeux plissé allant de la feuille blanche au visage cramoisie du jeune homme.

-          Soane n’est pas encore arrivé… Tu veux bien attendre un peu ?

-          Euh… oui… bégaya Emmanuel en se demandant tout d’abord qui était ce Soane, puis, se souvenant de sa dernière visite à l’infirmerie, il se demanda ce qu’il lui voulait.  L’apache lui avait paru sympathique dans le genre angoissant. Trop exubérant, ce qui avait le don de mettre ses nerfs en pelote lui qui savait à peine aligner deux mots face à un inconnu.

Emmanuel s’installa sur une des chaises bleu marine située en face de la porte. Coincé entre une plante verte et une jeune fille qui était installée à sa gauche, il se tordait les mains nerveusement. Sa voisine n’arrêtait pas de lui jeter des coups d’œil en biais. Comme le faisait également la plupart de celles qui remplissait le petit espace de la pièce. Elles restaient là, parlant, minaudant à le fixer et à attendre on ne sait quoi. C’était dans ces moments là qu’il se maudissait de porter des vêtements aux couleurs si voyantes. Dans ces moments là et aussi quand il devait enfiler le seul manteau qu’il possédait, un truc difformes avec des motifs étoilés jaune. Il n’y avait pas plus ridicule.

Manu souffla encore une fois et presque immédiatement il y eut un écho étrange dans les rangs des demoiselles. Le genre de gémissements déplaisant (seulement pour ceux qui n’étaient pas concernés) qu’elles lançaient au passage des dieux grecs du lycée.  Le jeune homme releva la tête scrutant rapidement les filles qui s’étalaient à ses yeux. Plus le temps passait, moins il ne comprenait ce qui avait bien pu changer sur lui.

« C’est à croire que je me suis transformé en sexe symbole… Pourtant, je n’ai pas changé. Toujours aussi moi. Désespérément moi… »

Emmanuel se mordilla presque rageusement le petit doigt. Ses dents dérapèrent sur sa peau, lui entailla le membre, lorsque la porte s’ouvrit brusquement. Elle s’écrasa contre le mur, faisant se retourner tout le monde, hormis l’infirmière qui continuait à vaquer à ses occupations nullement intéressé.

Dans l’encadrement se tenait debout fièrement un jeune homme. Tout sourire, la pose de top, il embrassa de ses yeux gris les environs.

-          Il y a du monde à ce que je vois ! Vous m’attendiez ? demanda-t-il en traversant la salle.

Emmanuel ne put s’empêcher d’admirer la démarche féline du nouvel arrivant. Le suivant du regard dans ses moindres petits gestes qui paraissaient bien trop gracieux pour être naturels.

« Oh mon dieu ! Il est encore plus… - bandant  ?- que la dernière fois .Merde… »

 Il en oublia son doigt qui saignait et par la même occasion, sa bouche qui était plus que légèrement entrouverte.

-          Blanca !

La dénommée Blanca reçut un bise sonore sur chaque joues. Ce qui aux soupirs énamourés des jeunes filles auraient suffit à les faire fondre ne fit que réveiller le mécontentement de la concernée.

« Je vais le tuer… »

-          Soane Steed t’as intérêt à me virer ces greluches avant que je ne fasse un malheur avec leurs petits culs anorexiques ! lui chuchota-t-elle les dents serrées par l’agacement qui montait crescendo. Et tout de suite ! rajouta-t-elle sa main refermée sur son col prête à l’étrangler si nécessaire.

-          Oui, oui ! Pas la peine de t’exciter grimaça-t-il en récupérant vivement la partie froissée de sa chemise.

Soane se redressa, rangeant son haut tout en envoyant des regards mauvais à la jeune femme.

« Je vais la tuer ! Quoi que… la connaissant, je n’aurais pas le temps de bouger le petit doigt que je ne serais déjà plus de ce monde… »

Elle lui sourit innocemment, semblant ne pas voir son mécontentement et continua de s’afférer à ses devoirs.

-           Bon, mesdemoiselles ? Je vous serez gré de bien vouloir… il s’interrompit dans son discours un peu trop théâtrale, regardant Blanca qui avait l’air plus que menaçante. Elle semblait dire « arrête tes idioties » ou quelque chose du genre, ce qui n’était jamais bon signe. Il en prenait toujours pour son grade dans ces moments là et comme on dit « il ne faut pas tenter le diable ». Hum… je disais donc… Pourriez-vous avoir l’aimable gentillesse de…

-          Tout le monde dehors et que ça saute ! trancha alors Blanca.

« Pas marrante, pas marrante du tout ne cessait-il de se répéter. »

Certaines filles étaient prêtes à répliquer mais se turent bien vite en croisant le regard noir de l’infirmière. Ses yeux marrons avaient étonnement virés au noir alors que des veines palpitantes avaient prit place sur son front. Elles préférèrent plier bagage sous les saluts désolés du bel apollon.

-          Si tu veux un autographe retourne me voir jeudi entre midi et deux… soufflait-il à chaque fois qu’il le pouvait.

-          Désespérant…

-          Je maintiens mon image. Je fais mon boulot quoi répondit-il simplement amusé devant  la mine atterré de la jeune femme.

-          C’est bien ce que je disais, t’es désespérant.

Manu qui jusqu’à présent n’avait pas quitté des yeux une seule seconde Soane, regardait hébété l’amoncellement de créatures féminines sortir au pas de l’infirmerie. La porte fermée, la salle à nouveau vide et calme, Blanca souffla de contentement et semblait dire un « enfin ! » sonore.

Emmanuel quant à lui ne savait plus du tout où il en était, ni même pourquoi est ce qu’il se situait là. L’apparition surprise de Soane, l’avait complètement déconnecté. Et c’était peu de le dire…

Il était encore plus perdu et se serait certainement évanoui quand il se rendit compte que l’on lui adressait la parole. Penché au-dessus de lui, l’apache le scrutait de ses orbes orageux, semblant attendre une quelconque réponse à une quelconque question posée ultérieurement.

-          Euh… je…

« Mais je quoi bordel ?! »

Le jeune roux tout en cherchant quoi dire se mit à dévisager son vis-à-vis, toute timidité disparue. Son regard se promenant sur toute la surface de son visage, détaillant minutieusement chaque détaille. Bientôt une partie en particulier de cette face l’attira. Il la regarda fixement et quand il s’en rendit compte, il écarquilla les yeux dans un « oh mon dieu ! » choqué de sa propre attitude.

Soane qui s’était aperçu du trouble du jeune homme rit malicieusement, flatté plus que de raison d’être ainsi dévoré du regard. Il ne s’était pas gêné de le faire pour le rouquin, histoire de vérifier si sa première impression avait été la bonne. Et pour ce qu’il en avait vu, il trouvait ce petit roux timide terriblement craquant.

-          Moi c’est Soane dit-il moqueur. Mais dieu ça me va aussi.

Une couleur carmine recouvrit rapidement le visage pâle du jeune homme, ne traduisant qu’à moitié son embarras. Et alors qu’il priait tous les saints à la recherche d’une échappatoire devant cet apache qui se rapprochait de plus en plus de lui, la porte beige s’ouvrit, laissant apparaître quelqu’un qu’il ne désirait pas vraiment voir. Pas du tout même.

1736 mots ... la plus longue MAJ pour cette histoire ^^  

Ah oui, j'ai fais une gaffe, j'ai oublié des parties de textes dans mes MAJ "n_n. Les MAJ 4 et 5 n'étaient pas complètes d'où votre incompréhension. C'est réglé, je vous conseille d'y refaire un tour. Encore désolée ^^

Je suis d'humeur généreuse! En fait ça traînait dans mon dossier de fics depuis un très long moment...Prochaine MAJ quand j'en aurais envie ^^ de toute façon, cette histoire est pratiquement terminée.

Donc, donc, au mois de mars je me consacre soit à Plus rien à Perdre, soit Upgrade You .

A tantôt!