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Les mains tremblantes, le jeune homme chancelant poussa la porte fébrilement. Il la referma d’un coup d’épaule puis bloqua la serrure afin de se retrouver isoler, seul au monde ou presque. Là, il s’appuya à la porte close et ferma les yeux un bref instant mais eut vite fait de les ré-ouvrir face aux images qui lui vrillaient le cerveau. Il revoyait encore cette proximité entre son père et lui. Les gestes, les paroles, les coups… Douloureux. Sur son estomac, un bleu s’était formé et à chacun de ses gestes il se rappelait de son impertinence. Ce n’était pas comme ci c’était le premier et se ne serait sûrement pas le dernier.

« Habitude douloureuse. »

 Depuis qu’il avait atteint l’âge de cinq ans, le petit garçon à la tignasse de feu c’était transformé en défouloir officiel pour cet homme qu’on disait être son père. Le pire, sans doute dans tout ça, c’était qu’il n’était pas le seul à abattre ses poings sur ce corps empoté. Quelques élèves de son lycée l’avait désigné dès son arrivé comme étant le bouc émissaire parfait.

« La tête de turc oui. »

Torse nus en face du miroir, Emmanuel avait une bien médiocre image de lui. Son torse,  son dos, ses bras étaient marqués de cicatrices et bleus diverses. Ceci s’expliquait par le fait que le jeune homme avait droit à un passage à tabacs presque que tous les jours de son existence. A l’extérieur de parfaits inconnu et au sein de son propre foyer, son père… puis son frère. Ce qui le gênait le plus dans l’image que lui renvoyait ce miroir c’était sans doute ce corps qu’il trouvait plus que disgracieux. Il était vrai que l’adolescent avait quelques kilos en trop, ce n’était pourtant rien de nécessairement dérangeant et certains trouveraient certainement sa bouille mignonne. De plus, avec un peu de sport, ses bourrelets et ses joues rondes disparaitraient facilement. Seulement, son poids avait toujours été un sujet sur lequel on pouvait facilement le blesser. Les moqueries à répétition depuis sa tendre enfance n’avaient fait que renforcer cette image de laideur qu’il voyait en lui. Enervé par son reflet, Emmanuel s’en éloigna avant de finalement se laisser glisser dans la baignoire. Il lui sembla en regardant les alentours de la pièce que la petite salle de bain dans laquelle il se trouvait n’avait été faite que pour lui.

La tête penchée en arrière, il respirait et expirait comme si sa vie en dépendait. Au bout de quelques minutes, il se leva délicatement et se pencha, tendant le bras au maximum afin d’attraper l’ordinateur portable qu’il avait posé sur les waters un peu avant. Le rouquin se réinstalla au fond de la baignoire non sans grimacer et gémir à chacun de ses mouvements.

Tout en activant sa session, le jeune homme ne cessait de se répéter la même phrase « Pourvu qu’il soit là. » Il appréhendait tellement le fait de pouvoir avoir une déception qu’il ferma les yeux jusqu’à ce que le tchat ne s’ouvre. Anxieux, il fit défiler la liste de ses contacts qui n’était pas si longue que ça, juste les adresses de ses grands-parents, de sa sœur et de quelques rares connaissances qu’il était facile de rassembler sur les doigts d’une main. Arrivé à la fin de la liste, Emmanuel soupira déçu, le petit bonhomme gris s’affichait à côté du pseudo de celui qu’il attendait désespérément. Il n’était pas connecté alors qu’il ressentait un besoin presque vital de soulager son cœur. L’adolescent fixa à s’en faire mal l’écran. S’il ne pouvait lui parler, il ne saurait vraiment pas comment affronter tout ça. Ses doigts parcoururent les touches du clavier, il attendait encore plein d’espoir. Après tout, il n’était que… 22 heures.

Deux coups violents frappés à la porte suffirent à réveiller Emmanuel en sursaut. Il lui fallut quelques secondes pour se rendre compte qu’il se trouvait toujours à l’intérieur de la baignoire, sur ses cuisses trônait miraculeusement encore l’ordinateur.  L’écran était à présent en veille, seul les voyants du clavier éclairaient la pièce lui offrant un rideau étincelant verdâtre. Tout en s’ébouriffant d’une main les cheveux qui pendant son sommeil s’étaient collés sur ses tempes et son front, il alluma le PC en cliquant brièvement sur la touche espace. Les yeux encore un peu embrouillé par le sommeille ; il dû s’y reprendre à plusieurs fois avant de décrypter l’heure : 3 heure 35. Alors qu’il s’apprêtait à éteindre l’ordinateur, son regard s’arrêta sur une fenêtre de discussion qui devait s’être ouverte pendant qu’il dormait. Intrigué, il dirigea le curseur, prêt à l’ouvrir.

Un nouveau coup se fit entendre. Emmanuel sursauta à nouveau et faillit cette fois faire tomber l’appareil. Il le rattrapa de justesse avec sa main gauche mais se rendit vite compte de son erreur lorsqu’il ressentit une douleur traversé son bras. Il s’était servit de son doigt endoloris qui entre temps avait viré en un bleu inquiétant. C’est les larmes aux yeux qu’il se releva, son précieux fardeau sous le bras, il ouvrit la porte, appréhendant un peu le visage qu’il verrait derrière. Heureusement pour lui, ce n’était que sa petite sœur Sarah, âgée de 8 ans. Elle se tenait devant lui, se serrant à se couper le souffle les cuisses, elle clopinait sur un pied après l’autre. Il se mit juste à temps sur le côté évitant ainsi une collision avec la petite. Celle-ci sans plus se préoccuper de lui, referma la porte.

Le jeune homme s’en alla, le pas lent vers sa chambre et s’y enferma. Là, il put enfin, une fois installé sur son lit, lire le message qu’affichait à présent l’écran. Et qu’elle ne fut sa surprise lorsqu’il découvrit une conversation qu’avait engagé son contact il y a deux heures de cela alors même qu’il s’était endormi à force de l’attendre. Accablé, il lu les quelques lignes que celui-ci avait tapé. Il se sentit soudainement très stressé à la fin de celui ci. Que s’était il passé pour qu’il écrive cela ? Emmanuel relu encore et encore les phrases en bordeaux et a chaque fois, les battements de son cœur s’accéléraient un peu plus.

La dernière phrase du message résonnait dans sa tête. Encore et encore. Le battement de son cœur en faisant écho et pour une raison inconnu, Emmanuel avait l’impression de savoir avec une force effrayante que ce n’était pas juste une blague. S’il le pouvait, il serait retourné en arrière et aurait su quoi faire face à cette situation. Revenant dans la réalité, il se dit que de toute façon, rien ne prouvait qu’il aurait pu trouver les mots justes, ni même si ceux-ci auraient arrangé les choses. De plus, il finit par se convaincre que ça ne devait pas être si important. Peut être était ce juste une mauvaise passe sans grande importance ? Qu’il avait exagéré la situation comme à son habitude ? Et puis, de toute façon, s’il n’était pas connecté il ne pourrait rien faire…

A moitié rassuré par ces convictions forcées, le rouquin posa son ordinateur au sol, juste à côté de son lit. Positionné sous sa couette blanche, dans un demi sommeille, Emmanuel ne pu s’empêcher de s’inquiéter une dernière fois avant de s’endormir réellement. Et alors que le jeune homme était plongé dans un rêve des plus étranges, le message qui l’avait effrayé quant à l’attitude de son ami s’affichait encore sur l’écran.  Il disparaissait peu à peu, en même temps que les autres icônes du bureau. Le portable s’éteignait sur ces mots pour le moins troublants.


                                                              "... Manu. S’il te plaît…

J’ai vraiment, vraiment besoin de ton soutien
...
Tu veux savoir ? Je me sens mal et…

                                                                      Je crois que je vais faire une connerie… "

A suivre...

Tandan dan dan DAM! Le suspence est au maximum et on attends avec impatience la suite? ^^
Alors qu'en pensé vous???
Après un mois et demi d'inactivité (sur le blog parce que en dehors j'écris tout de même), me revoilà de retour avec une tite MAJ. Je comptais mettre à jour Plus rien à perdre, mais peine perdu, il me faut replonger dans une histoire que j'ai abandonnée il y a de cela des mois... Donc, donc, ça risque de prendre du temps surtout que j'écris pleins d truc en même temps, des fanfictions (Naruto et Harry Potter) et des originaux pour des commndes... J'suis surbookée "-_-
Bon je réponds aux commentaires ICI (j'ai rien d'autre à faire et pis j'adore entreteir le contact avec le lecteur ^^)

Cassou: on ne s'y refait pas, ma lenteur c'est ma marque de fabrique, ma griffe, ce qui me fait... Bref, je suis inexcusable mais c'est dans mon être tout entier. Et pis que ferais tu sans ta Min comme elle est? ^^

Sid: j'avais pas essayer les deux ensembles, mais c'est vrai que ça rend bien ^^ je mettrais la chanson sur l'article

Styara: c'était le but recherché, faire des parents le plus détestable que posible! mais bon on dira que la mère est plus pottable que le père et qu'elle a sûrement des circonstentes atténuantes!

Sakura: en prison? comment t'a deviné la suite o_O? mais chuuuut c'est un secret ^^
quand à sa passion hé hé hé, je t'ai révélé  une partie, je ne te dirais pas tout non plus hein ^^