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Quelques heures plus tard, le réveil d’Emmanuel l’avait réveillé, comme chaque jour d’école, à 6 heures 45 une heure avant toute sa famille. Ainsi, il pouvait profiter de la salle de bain sans jamais être dérangé et ne risquait pas de faire face aux colères de son père dès le matin. Dans une habituelle routine, il s’était rendu dans la salle de bain, s’était douché, habillé et s’était rendu au rez-de-chaussée. Dans la cuisine, il ne s’arrêta que pour attraper furtivement une pomme verte qu’il avait gardé en main durant tout le trajet qui le conduisait jusqu’à l’arrêt de bus. Là, il s’était installé sur le banc et avait attendu, seul, de longues minutes. Les autres élèves qui prenaient le même bus que lui étaient arrivés bien plus tard. Tous amassé en groupe, ils discutaient, riaient sans jamais s’occuper de lui. Emmanuel était considéré comme étrange et peu intéressant. Sans doute était ce dû au rang de bouc émissaire que lui avaient d’office donné les chefs du lycée. En réalité, l’apparence du jeune jouait beaucoup en sa défaveur. Il arborait un style peu commun et devait bien être le seul du lycée à avoir  une coupe et un style vestimentaire aussi étonnent. Des cheveux roux presque rouges assez courts. Une mèche lui couvrait tout son front et ont avait continuellement du mal à voir ses yeux marron qui paraissaient doré dû à leurs extrêmes clartés. Résultat d’une mauvaise blague de son frère, ses cheveux étaient à présent en dégradés et se dressaient continuellement sur sa tête dans un étrange résultat décoiffé.

Quant à ses vêtements, il portait toujours ceux immondes et bon pour la poubelle tant ils étaient usés qu’un vague cousin du côté de son père avait gracieusement offert et si lui était enrobé l’autre l’était encore plus. Des jeans droits beaucoup trop large qui rentrait sans mal dans des bottines noir et des tee-shirts informes qui était deux fois trop grand pour lui et lui arrivait quasiment à mi cuisse. Il ne portait aucun bijou, aucun autre accessoire.

Emmanuel qui était maintenant habitué, releva la tête et s’aperçut horrifié qu’ils étaient tous montés dans le bus et que l’on attendait plus que lui.

« Manquait plus que ça… »

Gêné à l’extrême, il se releva précipitamment, fourrant sa besace sous son bras et s’engouffra dans la voiture.

 Traverser tout le bus en son long était un vrai calvaire pour lui. Lors de ce périple, il recevait des coups de pieds qui, parfois le faisaient tomber, on lui tirait les cheveux, lui pinçait au sang la peau, on lui crachait dessus… Bref, il n’arrivait pas un seul jour où il pouvait se rendre à sa place sans aucun risque. Et ce lundi ne faisait pas exception à la règle. La seule chose qui lui parut étrange, fut, qu’arrivé à la place qui lui était dorénavant attribuée, il ne le vit pas.

Lies Kei.

Le mec le plus populaire du lycée.

 Chaque matin, Emmanuel avait l’occasion de pouvoir le regarder sous toutes les coutures durant le court voyage qui l’amenait au lycée. Il était assit juste en face de son banc et comme Lies se mettait toujours seul le matin - Emmanuel avait entendu dire qu’il était grognon à cet heure et qu’il n’était pas bon de le déranger- le jeune rouquin pouvait sans cesse se perdre dans l’admiration de sa silhouette. Il avait toujours été fasciné par cet homme –parce que s’en était bien un- au corps svelte, longiligne presque androgyne. Lies était pour lui la beauté personnifié. Ses cheveux blonds courts en batailles dont quelques mèches plus longues que les autres lui retombaient parfois dans ses yeux bleus azur, les traits fins et extrêmement bien dessinés de son visage qui lui semblait plus que tout angélique, ses lèvres pulpeuses d’une couleur semblable au ton cerise noir… De la perfection à l’état pure. Et même tous ses défauts le rendaient encore plus exceptionnel aux yeux du roux. Oui, Emmanuel l’admirait, le vénérait et le jalousait sans doute un peu. Mais qui ne le ferait pas à sa place ?

 Il lui venait parfois à l’esprit l’idée qu’il pourrait sans mal être homosexuel. C’était la seule raison qu’il trouvait à la fascination qu’il ressentait face à Lies Kei et les rêves assez suggestif qu’il faisait presque chaque nuit le confortait dans cette idée. Sinon, comment expliquer l’attirance qu’il ressentait pour cet apollon ?

Pourtant, en ce lundi matin, le jeune homme fut privé de son admiration discrète et dû passer tout le trajet à se morfondre dans son coin.  Il ne cessait de penser au message que lui avait laissé Ayael. « Je crois que je vais faire une connerie » se répétait encore Emmanuel en fermant très fortement les yeux. Qu’avait-il voulu dire ? Etait ce vraiment si insignifiant qu’Emmanuel essayait de s’en persuader ?

A suivre...