Un drabble. Sans titre. Aucun. Qui parle d'une manière assez imagé de l'homosexualité. Ou plutôt de la réaction face à l'homosexualité... Bref lisez! Et c'est un ordre, evidemment.

Il est dit de soigner le mal par le mal.

 Et cette chose qu’il ressent pour lui… cet amour…

C’est mal n’est ce pas ?

Deux planches de bois croisés, pieds et mains liés, un corps cachant tout le mal du monde suspendu attendant le châtiment suprême.

C’est une nuit de pleine lune sur une plage au sable gris et fin. La mer calme et paisible reflète toute la pureté de ce ciel étoilé annonciateur de beaux jours.  Le vent froid se perd dans une masse de longs cheveux bruns d’avant en arrière cachant et découvrant ce visage aux traits et au teint de porcelaine. Telles les poupées imaginées, aucun sentiment ne ressort de ce visage, pas même une lueur de vie dans ces yeux sombres.

Sa main se referme sur ce cou à la peau tannée. Sous ses doigts les vibrations d’une respiration, un corps frémissant appréhendant une fin certaine mais pourtant si silencieux. Presque trop noble face à ce pion de la mort.

Se saurait-il coupable de ce crime du quel il l’accuse ? Serait-il prêt à avouer… ça ?

 L’amour, cet amour, c’est mal.

Mais ça n’a rien de malsain.

 C’est son cœur qui parle.

C’est son cœur qui lui dicte sa conduite.

C’est son cœur le seul fautif !

Alors il lui tranchera les veines, découpera sa peau, sa main dans un amas de chairs à la recherche du coupable. Ses doigts se refermeront sur ce muscle rougeâtre suintant des battements erronés et sous les cris agonisant, il le lui arrachera et le balancera. Loin. Loin de lui, loin d’eux.

Voilà, il est sauvé. Le mal est éradiqué.

« Sourit corps vide, je suis à nouveau ton ami. »

Mais il est mort tu sais.

Son cœur tu le lui a ôté.

Sa vie s’en est envolée.

Pleure de ton châtiment et puni toi.

Eradique ce mal.

Toi aussi, va-t-en le rejoindre.

Tu te rendras alors compte que ce n’était pas si mal.

Pas si mal de se sentir aimer même par lui.

Ton meilleur ami, un homme tout comme toi.