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Chapitre 4
Partie 1
En retard. Je suis en retard et je déteste ça. Enfin, en retard… c’est beaucoup dire. J’ai l’habitude d’arriver une heure avant tous les employés, hormis le personnelle d’entretient, et là, j’ai
une bonne demi-heure de perdue sur mon emploie du temps. Tout ça parce que je n’ai pas réussis à fermer l’œil de la nuit… ça encore c’est habituel. Je ne dors pas beaucoup depuis ces derniers
mois. Le fait est que j’ai oublié de mettre mon réveil à sonner à 6 heures et j’ai dormis trente minutes de trop. Pour d’autres raisons obscures, enfin pas si obscures que ça ces... raisons. Je
dirais même que ces raisons étaient plutôt du genre clair et limpide… Mais bon sang ! Pourquoi ses yeux m’hypnotisent autant ? Et pourquoi… ?
- Merde ! m’écriais-je exaspéré lorsque je fis tomber par mégarde mon trousseau de clefs qui ne comportait toujours pas celui de ma voiture.
Voilà que je me retrouvais contrais, à nouveau, de prendre un taxi. Je m’y reprendrais à deux fois avant de lui prêter quoi que se soit. Je l’entends encore me promettre avec ses yeux de chat botté de me la ramener dans la soirée même. Mon cul ! Mais bon… depuis le temps je devrais être habitué…
Je m’adosse à la paroi tapissée et fixe longuement les chiffres qui défilent depuis un bout de temps. Je sens un regard insistant et ça m’énerve. 6 heure 46 et déjà dans l’ascenseur une bonne femme avec au bras son caniche m’épie d’un de ces regards méfiant. Ces petites vieilles… elles ont toujours l’impression qu’elles vont se faire piquer quelque chose. Je n’ai pourtant pas une tête de voyou. Oh mais peut être est ce dû à mon attitude générale. Nessa me dit souvent que j’ai le regard d’un tueur. Peut être… Je tourne doucement la tête vers elle, presque immédiatement la vieille se met à regarder avec attention les portes fermées. Je vois ses petites lèvres trembler. Je suis sûre qu’elle prie tous les saints pour qu’ils viennent à son secours. Pathétique.
Dans le hall c’est le calme plat. A croire que je suis le seul homme sensé à me lever à une heure pareille. Les américains sont naturellement des lève tard je dois être l’exception à la règle. Celui à avoir échappé au gène.
Non. Je le fais juste parce que j’y suis obligé.
Dehors, quelques courageux qui rentrent de leur travaille de nuit. D’autres qui errent sans but apparant, ivre, shootés… Ils ne savent sans doute pas que le monde est tel qu’il est et cela quoi qu’ils prennent ou face.
Avant, j’étais comme eux. Je le suis toujours un peu, à la différence que je me crève au travail et non plus en buvant. Mais c’est bien vrai, rien n’a su changer ma vie. Pas même cet ultimatum.
Les minutes défilent et je suis toujours planté là. Une demi-heure que j’attends déjà. Si I.D Corp. n’était pas si loin, cela fait longtemps que je m’y serais rendu à pied. Il faut croire que le sort est contre moi aujourd’hui. Et si j’étais un peu plus parano que je ne le suis déjà, je dirais que tout ça c’est la faute de ce punk. Même pas 24 heures que je le connais et déjà il s’implante dans la moindre de mes pensées. Allant jusqu’à me faire douter de moi-même…
Ces yeux, je n’y peux vraiment rien, même pas me le cacher, ils me troublent. Il y a quelque chose de vraiment fascinant dans son regard. Je ne saurais dire si c’est le fait qu’il analyse tout et tout le monde avec constamment cette lueur perverse. A croire qu’il visualise sans cesse ses prochains moments d’extases : le lieu, les acteurs… l’heure et la date ? Ou tout simplement si cet esprit de ni foi ni loi qui émane d’eux. Et quand j’y pense, ces yeux d’un bleu glacial ne m’étaient si inconnu… Quelqu’un d’autre, d’un tout autre genre arborait ces miroirs de l’âme avec cette fois ci une expression beaucoup plus innocente.
- Othis ? Mais que fais tu ici à une heure pareille ?
Il s’arrête à l’entente de ma voix mais reste dos à moi. Debout, le dos vouté, face à l’entrée donnant sur le grand hall. Je me demande ce qu’il peut bien faire là, à une heure pareille, vu qu’il ne commence son service que bien plus tard. Enfin, c’est ce qu’il me semble…
- Monsieur Stone…
Il a l’air d’hésité. D’habitude quand il me voit, il est presque à me sauter dessus. Bien que ça m’agace, là, je dois dire que de le voir aussi calme ça en est troublant, voir effrayant. Peut être est-ce dû à l’heure matinale… ou pas.
- Tout va bien ?
- Oui, oui… dit-il doucement en poussant la porte en vitre, près à entrer.
- Othis ! criais-je presque énervé qu’il fuit ainsi.
Un klaxon me fait sursauter et du coup, je détourne mon attention du jeune. De l’autre côté de la rue, je vois une décapotable noire se garer dans un crissement de pneus abrutissant. Nessa sort son buste de la voiture, un chapeau de paille sur la tête, elle me fait de grands signes de la main, j’entends même le bruit que font ses bracelets en s’entrechoquant. Exubérante, comme d’habitude, je lui souri et lui fait signe d’attendre.
- Eh, attends !
Je pose ma main sur son épaule et le force à s’arrêter. Je le contourne et me met devant lui. Il garde la tête baissée, celle-ci est recouverte de la capuche de son sweat. Je ne vois de lui rien d’autre que ses mèches blondes.
Tout en fouillant dans les poches de mon manteau, je me mets à très fortement espérer qu’une fois encore ce soit ma paranoïa qui me joue des tours. Mais j’en doute. Je connais ce que cache souvent ce comportement pour l’avoir longtemps eu et ça n’a rien de bien plaisant.
- Tiens dis-je en posant quelque chose dans le creux de sa main. Si tu veux parler ou… me rappeler encore une fois un de mes rendez vous dis-je en souriant, n’hésite pas.
Othis referme sa main sur le rectangle de carton et emprisonne ainsi mes doigts qu’il serre un peu plus fort tout en me remerciant du bout des lèvres.
Je lui fais un dernier salut avant de sortir de l’immeuble et de rejoindre Nessa qui déjà s’impatientait.
- Eh bah. T’en as mis du temps me dit-elle en me posant rapidement une bise sur chacune de mes joues.
La portière à peine refermée qu’elle démarre déjà ne me laissant pas le temps d’attacher ma ceinture de sécurité. Ma tête s’écrase contre la boîte à gant alors que ma serviette m’échappe des mains et déverse la moitié de son contenu à mes pieds.
- Nessa !
- Quoi ? demande-t-elle innocemment.
Préférant changer de sujet au risque de m’énerver, je lui demande la raison de son retard tout en m’afférant à ramasser mes documents. Je crois bien que je n’aurais pas dû au vu du charabia qu’elle commence à me déversé. Je soupire exaspéré. Si elle vit la nuit aussi bien que la journée, je me demande à quel moment est ce qu’elle se repose. Nessa à toujours été comme une pille électrique. Toujours à s’enthousiasmer de tout, jamais fatiguée alors qu’elle écume les fêtes dès qu’elle en a l’occasion. En un mot, elle est épuisante et ça en ne faisant uniquement que parler.
Quand on arrive enfin au parking sous-terrain de l’immeuble, je suis bien incapable de répondre à la moindre de ses questions et elle se met à bouder. En disant que sois disant je ne me préoccupe de rien si ce n’est que du boulot et etc d’ineptie. Au bout d’un moment, je me terre dans mon mutisme, elle en profite pour emmerder quelqu’un d’autre avec le résumé de sa vie mais cette fois ci, au téléphone.
8h15
La porte de l’ascenseur s’ouvre et je peux enfin dans un soulagement non dissimulé, me diriger vers mon bureau.
- Je t’apporte ton café comme d’hab ? me demande Nessa toujours près de l’accueille et déjà entrain de parler avec je ne sais qui.
- Oui, oui marmonnais-je en lui faisant signe sans pour cela me retourner.
J’ai beau lui dire oui et espérer très fortement le voir arriver, je sais d’avance qu’elle me l’apportera froid et dans très longtemps.
J’incère la clef, débloque le verrou, me débarrasse de mon manteau que je balance au hasard et qui atterris sur la plante artificielle et lâche atterré ma sacoche sur la pagaille de mon bureau. Les feuilles et dossiers entassés dans un désordre qui révèle comme je pouvais hier encore être sur les nerfs face à ce nouvel élément que je n’avais en aucun cas compté dans mes plans futur. Je me mets soudainement à repenser à cette étrange attitude que j’ai eue face au simple fait d’y penser. Bon, ne jouons pas à la prude. Disons que j’ai bandé pour un type que je ne connaissais il y a 48 heures de cela ni d’Eve, ni d’Adam. C’est pour le moins étrange vu que je ne suis ni en manque ni homo. Du moins, j’ose espérer.
Le pire dans tout ça, c’est que j’ai été drôlement ébranlé en le voyant embrassé un autre type. Pas que cela m’ai déplu, j’étais seulement… heureux ? Oui, je crois que c’est le mot juste. Heureux de savoir qu’il n’est pas hétéro. Et je me dis que je suis un cas désespéré.
- Fais chier sifflais-je entre mes dents tout en rassemblant les dossiers en un gros tas que je fourre dans l’un des tiroirs du bureau.
Après tout, j’ai une secrétaire, elle sera bien en mesure de reclasser tout ça.
Quelques minutes plus tard, j’inspecte du regard mon bureau et est fortement heureux de réaliser comme il à l’air tout à fait plus potable. Je me laisse tomber dans mon fauteuil à roue, près à replonger dans les études de dossiers quand la sonnerie du téléphone résonne.
- Oui ?
- Monsieur Stone une communication pour vous.
- De qui s’agit-il ? demandais-je déjà exaspéré d’être dérangé aussi tôt par un de ces emmerdeurs de clients.
- Monsieur votre père.
Merde. Je déglutis difficilement. Je ne m’attendais pas à recevoir de ses nouvelles en début de semaine. Que va-t-il pouvoir encore me reprocher ? Pourtant tout est en ordre, tout c’est bien dérouler… Il n’y a aucun incident à déplorer, dans aucun département. Alors que me veut-il à la fin ?
- Monsieur Stone ? Vous êtes toujours là ?
- Oui Greta, désolé. Passez le moi s’il vous plaît.
- Bien. Ah oui, Monsieur Georges vous fait savoir qu’il ne participera pas à la réunion d’aujourd’hui.
- Merci pour l’infor… Quelle réunion ? demandais-je soudainement alors que j’allais raccrocher.
- Monsieur Stone voyons, la réunion qui à lieu tous les 15 jours le lundi à 10 heure 30.
- Et merde ! pestais-je en prenant l’autre communication.
Comment avais-je pu oublier ça ? Mais où ais-je la tête ? Putin ! Je n’ai même rien préparé du tout. Comment vais-je m’en sortir ?
J’ai le cœur qui s’emballe, les mains moites… Il ne manquerait plus que ça. Voilà que je fais une crise d’angoisse !
- Allo dis-je en reprenant tant bien que mal le contrôle de ma voix que je sais dès lors tremblante.
A l’autre bout du fil, la voix de l’être que je crois détester le plus au monde. Froide et tranchante, il me demande un résumé des deux semaines passées. Je me vois obligé d’utiliser des souvenirs de chiffres et comptes rendus que j’ai à peine feuilletés et ça sans paniquer. Une seule erreur me vaudrait des remontrances inimaginables.
Le petit interrogatoire dure une demi-heure. Au ton qu’il emploi, j’ai l’impression de m’en être bien sortit, on en est jamais bien sûr avec cet homme. Je souffle néanmoins soulagé lorsqu’il m’apprend qu’il a affaire ailleurs et que je ne suis pas sa priorité. Si je n’y étais pas habitué, je me serais senti vexé mais là, ça va.
- Dis moi reprend-t-il alors que j’étais déjà prêt à raccrocher. Est-ce que le jeune Soren est arrivé ?
Je reste un instant pantois devant la subite douceur qui émane de sa voix. Je ne crois pas encore l’avoir entendu aussi humain que lorsqu’il parle de…
- A.J je t’ai posé une question tonne-t-il devant mon silence.
- Oui père. Il est bel et bien arrivé. D’ailleurs… vous ne m’avez pas informé de sa venu dis-je sans le vouloir sur un ton de reproche.
- Bien sûr que oui, mais comme d’habitude tu ne m’coutes pas. Tu n’es vraiment qu’un incapable répond-t-il en riant avant de raccrocher.
Je lâche nerveusement le combiné, il rebondit sur le bord du bureau avant de s’écraser sur la moquette bleu.
C’est toujours pareil avec lui. Comme ça, comme ci et pas autrement… Il ordonne, je fais. Je suis complètement à sa merci, complètement tétanisé devant cet homme… Je n’ose jamais dire un mot plus haut que l’autre, me révolter ou lui tenir tête. Ce n’est pas mon genre. Je ne le pourrais de toute façon pas. Je ne fais que ce qu’il désire.
La tête callée entre mes mains, j’essaye vainement de calmer mes tremblements et par la même occasion, mon mal de tête. Il ne lui aura fallut que quelques minutes pour me saper le morale, pour ébranler toutes ces putin de barrières que je dresse sans cesse face au monde de l’extérieur. Ça ne fonctionne pas avec lui et j’enrage.
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terminé
Rendez vous dans la seconde partie!