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"Comme tout autre chose dans la vie, il avait une date de prescription. Le temps d’un procès qui accaparait les gros titres d’informations à travers le pays. Le milliardaire assassin voyait sa vie se jouer à travers deux mois d’enquêtes multiples.  Lysas Donovan quant à lui se jouait des avocats de la défense."

Les gros sourcils de l’homme jouaient une danse qui montrait à quel point il pouvait être plongé dans une réflexion qui semblait ardue. Les mains croisées devant sa bouche, ses yeux bougeaient de gauche à droite, suivant le tracé des lettres sur cette feuille blanche que j’avais moi-même remplit. Ce silence entrecoupé par l’écho de l’agitation extérieure m’agaçait. Je n’aimais pas rester enfermer dans cet immeuble. Trop de monde.

-          Parfait.

Son intervention me tira de ma léthargie douloureuse.

-          Tant que tu ne t’attires pas de problèmes… de trop graves problèmes se reprit-il devant ma mine narquoise. On te suit. Mais ne dépasse nos limites Adriel.

Non, seulement les miennes.

J’hochai de la tête, récupérai le dossier et me levai, prêt à partir.

-          Tu t’en sortiras seul ?

-          Comme d’habitude… patron répondis-je heureux.

Faussement heureux. Une satisfaction malsaine sans doute. Je tressaillais rien qu’à l’idée de ce qu’il pouvait bien m’attendre. Enquêter sur l’affaire du milliardaire assassin… Personne d’autre que moi n’avait eu dans l’idée de se frotter à cette affaire. Trop compliquée, trop dangereuse… Au départ ce n’était qu’une simple interview demandé par Lysas, payé gracieusement par Lysas qui voulait porter atteinte à la défense de l’accuser. Jouer le rôle du meilleur ami de la victime profondément accablé. Ce qui était en soit une idée certes brillante, mais bien trop factice, voilà pourquoi je ne m’attardais pas plus dans ce travail. Il n’avait cherché qu’a manipuler l’opinion public, aucun intérêt si ce n’était de tomber dans un ridicule remake d’une quelconque série. Pourtant, avec cette proposition…

« Incarnez-le » avait-il dit.

Savait-il réellement ce qu’il demandait là ? J’en doutais fort… Ou peut être n’était ce qu’une manipulation de plus. Oui, peut être…
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-          Monsieur Lysas qu’entendiez vous par « incarnez-le » ?

Mon intervention sembla le surprendre. Rien qu’une fraction de seconde, il paru hésitant. Puis, reprenant son habituel flegme interrompu seulement en certain moment pour laisser place à une facette incompréhensible de sa part, le blond recracha la fumée de sa cigarette. Il resta figé dans cette pose, la tête penchée en arrière, découvrant ainsi son front de ces mèches sauvages, les yeux fermés, la main tendu en avant. Le penseur fus je tenté d’imaginer. Ma main se déplaçait à une allure folle sur mon bloque note alors que je venais à peine de poser mes affaires. Ce fut à ce moment là qu’il ré-ouvrit ses yeux et sembla se reconnecter avec la réalité.

-          Oui je vais bien. J’ai passé un excellent week-end et vous donc monsieur Zenker ? demanda-t-il non sans une pointe d’ironie dans la voix.

-          Impec. J’ai à nouveau rêvé de mourir lâchais-je sans plus de cérémonie. Vous entendiez quoi par« incarnez-le » repris-je coupant court à sa réplique.

Je sentais son regard sur moi tandis que la pointe de mon crayon traçait les contours d’une ombre effrayante.

-          Ce que signifient exactement ces mots.

-          Aucunes  limites ?

-          Seul celles de votre imagination.

-          Bien.

Mon bloc note et mon crayon atterrirent sur la table au centre de la pièce. Il ne restait plus que quelques mètres avant d’atteindre mon but. Un sourire au coin des lèvres, je soutenais le regard de mon vis-à-vis qui, même s’il ne le montrait pas, semblait curieux quant à la finalité de mon acte. Debout juste devant lui, mes jambes touchant ses genoux, je le regardais fixement puis, sans prévenir, j’attrapai  entre mes doigts l’objet obsédant. Le caressant de toute sa longueur à m’en brûler la peau, frôlant et jouant avec ses gardiens, je l’arrachai sans plus de cérémonie.

-          Aucunes limites dis-je les yeux toujours ancrés aux siens.

J’écrasais le fautif sur l’acier de la table puis, me penchai jusqu’à atteindre son oreille.

-          Je déteste la fumée… Tenshi * …

Le dernier mot comme je l’avais espéré lui fit perdre ce sourire provocateur. Un frisson imperceptible traversa l’entièreté de son corps.

Et si je me jouais de lui ?

Il paraît que mon histoire est in-com-pré-hen-sible. Hm... Bien, bien j'avoue à moitié.  Disons plutôt que c'est difficile à suivre. Mais je vous assure que tout ça à une suite lo-gi-que. Le tout c'est de pas se perdre entre temps. Si vous vous posez des questions demandez moi éclaircissement j'y répondrais.

Notes:
 - Je rappelle que le sujet principal de cette histoire à un rapport avec la mort de Maïan. En accusation on a "un gros bonnet de la finance". Comme témoin ce chèr De Lysas interviewvé par Adriel Zenker journaliste et désaxé mental à ses heures perdues qui est le personnage principal. Et si vous avez tout bien suivit, De Lysas était ami avec Maïan, voir très ami (c'est dit mais d'une manière très implicite). Pour ce qui est de sa relation avec ce "gros bonnet de la finance", ça viendra après mais je crois pensé avoir été assez clair pour que vous puissez supposer que c'est pas le grand amour entre eux et cela pour plusieurs raisons diverses et variés (à venir).
 - Quant aux relations entre Adriel et son "beauf" ambigüe mais après explications elle vous paraitra clair (même si un peu tordue).
 - Tenshi (jap) = mon ange vous comprendrez le pourquoi de la chose dans pas longtemps