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Partie 1
J’ouvre brusquement les yeux. J’ai le cœur qui se compresse, je n’arrive plus très bien à respirer trop affolé que je suis par ses images qui défilent dans ma tête. Horribles, sanguinaires… je
n’ai jamais su les effacer de ma mémoire. La main serré sur mon torse, d’affolants picotements me terrasse. Brûlants, assassins, ils se plantent sans ménagement dans ma poitrine me donnant
l’impression de me consumer de l’intérieur. Il fait noir, je n’arrive pas à me souvenir de l’endroit où je me situe, sous mes doigts un tissus fins et soyeux, sans doute des draps. De grosses
gouttes de sueurs perlent sur tout mon corps, je nage littéralement dans ma propre sueur. J’essais de me lever, je n’y arrive pas. Je cris, hurle à la mort, pour tant je ne m’entends pas.
Soudain, une lumière aveuglante perce la pénombre d’auparavant. Je la sens mais ne la distingue pas. Mes yeux me brûlent horriblement, je presse très
fort les paupières. S’en découle des larmes que je ne pensais pas contenir dans mon âme de tueur, dans mon âme corrompue, qui peut à peut s’est blessée et m’a rendu si
faible.
Sur mon front brûlant, une main se pose doucement, telle une plume. Sur mon corps bouillant, des bras délicats entourent et chassent ma détresse. Je m’y accroche, tel un naufragé à une bouée. Je suis un naufragé, je coule et me noie petit à petit dans mes remords, ses souvenirs déchirants que me laisse tout ceux à qui j’ai ôté la vie. Ils se vengent, reviennent me hanter et m’enlever le peu de lucidité qu’il me reste, jusqu’à me rendre l’ombre de ce que je fus autrefois. C’est cela leur vengeance, ils désirent me voir périr, perdre la raison…
- Je ne veux pas… Je ne veux pas perdre la tête marmonnais-je angoissé.
- Jay, t’es pas fou… Quoiqu’un peu…
J’ouvre péniblement les yeux, son visage angélique, elle me regarde un sourire ironique aux lèvres, dans ses yeux pourtant une lueur d’inquiétude. Jaylis. Je me serre contre elle, parce que j’ai besoin d’elle, de sa présence, de sa chaleur… Jaylis. La seule sur qui je peux compter. Je donnerais et ferais tout, absolument tout, pour elle. C’est d’ailleurs ce que je fais déjà…
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- Attention !
- Hein, quoi ?
- Un rien et ton visage atterrissait dans ton bol s’exclama-t-elle derrière moi.
Je me passe la main dans les cheveux, m’étire et baille longuement. La tête en arrière, j’aperçois Jaylis qui se bat avec la fermeture éclaire de son jean.
- Quand je te dis que tu manges comme un goinfre…
Je n’ai pas le temps de finir ma phrase que je reçois une de ses chaussures en pleine figure.
- Espèce de malade hurlais-je en me tenant le nez.
- Voilà ce qui arrive quand on… T’approches pas sinon je te jure que…
- Que quoi demandais-je un sourire mauvais aux lèvres.
Elle lève le doigt menaçant avant de s’enfuir à toutes jambes. Je lui cours après. En passant dans le salon, je me cogne contre le rebord du buffet, il vibre sous le choc, je crains un instant que la vaisselle en cristal ne tombe, mais heureusement elle reste à sa place. Jaylis en profite pour se barricader dans ma chambre.
- Lys ouvre moi lui ordonnais-je en tambourinant sur la porte.
- Pas temps que tu me promettes de ne rien me faire !
- Et puis quoi encore ?
- Que tu m’offres le portable que je te réclame depuis des siècles, que tu viennes me voir jouer dans la pièce de théâtre… Tu veux que je continue demande-t-elle amusée.
- Lys que tu le veuilles ou non j’entrerais la menaçais-je.
J’attends quelques secondes puis, impatient je pose ma main sur la poignée prêt à la débloquer. La porte s’ouvre doucement sans que je n’ai rien fait. J’entre, regarde autour de moi. Je me retourne juste au moment ou Jaylis s’apprête à m’envoyer un oreiller au visage, j’arrête son geste en l’attrapant par le poignée, elle se débat comme un beau diable si bien qu’on finit tout les deux sur le lit. Essoufflés, on éclate de rire.
Son corps aussi léger qu’une plume m’écrase. Elle se redresse, puis, se met à califourchon sur moi et, appuyée contre mon torse elle me scrute longuement. Je sais déjà ce qui se trame dans son cerveau, elle fait toujours la même tête quand elle essai de me sonder. Elle veut sans doute savoir pourquoi j’ai l’air plus abattu qu’à l’accoutumer.
- Dis-moi ce qui ne va pas, Jay.
- Tu en as pris du temps.
- J’attendais juste le bon moment… Alors, t’accouche ? s’impatiente-t-elle devant mon silence.
Je la soulève afin de me dégager de sa prise, puis, je la repose sur le lit avant de sortir de la pièce sans mot dire. Je l’entends me poursuivre furieuse. Je me demanderais presque pourquoi…
- Jayton-Amarallis tu t’arrêtes ! crie-t-elle en m’attrapant par le bras.
Oui, mes géniteurs on eut la médiocre idée de m’affubler d’un prénom composé hideux.
Le visage fermé, comme toujours, je pose mes yeux sur elle, petite crevette sur pattes qui me tient tête. Il y a bien des gens qui n’oseraient jamais, ô grand jamais faire ce qu’elle fait. Mais elle, elle ne le sait pas qui je suis vraiment. Elle ne le saura jamais… Et si par malheur un jour elle le découvre, je serais dans l’obligation de la supprimer.
- T’arrêtes de faire la sourde oreille ?!
- Je ne vois pas très bien pourquoi. Tu sais comment je suis. Qu’espérais-tu ? Que je me confie à toi ? demandais-je railleur. N’y compte pas, j’attrape nerveusement mon sac et me dirige vers la porte.
Parfois j’aimerais mieux qu’elle se taise et se contente d’être juste là, silencieuse, quand j’ai besoin d’elle. Non, il fallait qu’elle ait l’option « je veux tout savoir » de tout le monde, surtout à mon propos.
Je dévale les escaliers en oubliant bêtement qu’on habite au 13ème étages et du même coup que les ascenseurs sont plus rapides et moins fatiguant. Je croise quelques voisins dont je ne connais pas le nom, je m’en contre fiche en fait, et des voisines…je crois qu’elles ne connaissent pas les vêtements à leur taille. Ras le bol de les voir presque à poils chaque matin.
J’arrive enfin au rez-de-chaussée. Je m’appuie quelques minutes à la porte en fer, ferme les yeux et les rouvrent presque aussitôt. Son souvenir m’est tenace. J’en ai marre. Il faut que j’aille me changer les idées.
Six mois à peine que j’ai vécue cette fichue rencontre qui à tout mis sans dessus-dessous dans mon esprit. Les peurs, les sentiments que j’enfouissais au plus profond de mon être me sont revenus en plein fouet. Je ne suis pas sensé éprouvé le moindre remord, j’ai été conditionné ainsi. Pourtant, contrairement aux autres tueurs, je n’ai jamais su faire la part des choses pour m’éloigner de cette part d’humanité. J’arrivais cependant à la mette assez à l’écart pour survivre dans ce monde de danger. Et voilà qu’il m’a fallut quelques minutes de monologue avec un inconnu pour que tout s’effrite.
Dehors, le temps est aussi agréable que mon état d’esprit. J’ai la vague impression d’influer sur le monde qui m’entoure. C’est assez étrange comme sensation. Etre maître de choses qui nous dépassent, alors que notre propre personne nous échappe.
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Tirer un coup. C’était mon but lorsque j’ai quitté l’immeuble. Et c’est bien ce que je suis entrain de faire. Ça ne m’a pas été vachement difficile de trouver une cible. Dans un bar pourave que j’ai l’habitude de fréquenter, l’ambiance y est loin d’être conviviale mais, là au moins, je n’ai nullement besoin de me justifier sur ma nature profonde puisque les consommateurs sont loin d’être des anges. Je n’ai plus à faire semblant d’être ce que je ne suis pas : un mec bien en tout point.
Je descends quatre verres d’un alcool assez fort, avant de me faire aborder. Je ne fais jamais le premier pas, de toute façon, hommes comme femmes me tournent autour. je ne fais aucune différence entre l’un ou l’autre. J’ai juste besoin de combler mon désir génital, rien d’autre. D’ailleurs, je ne mettais pas encore rendu compte que les mains qui dégrafaient mon jean étaient celles d’une femme.
Dans les toilettes merdiques de l’établissement, on s’est enfermé dans une des cabines en bois. Collé contre la frêle porte verte écorchée par le temps, j’attends qu’elle me prenne en bouche. Je ne fais aucun geste afin de l’aider, qu’elle se démerde, vite je n’ai pas que ça à faire.
Je sens sa langue lécher mon sexe lentement, longuement, doucement puis de plus en plus vite. Elle est chaude, spongieuse, douce. Au bout d’un moment, je ne tiens plus et me déverse, sans formalité, dans sa bouche. Elle l’avale, lèche même ses lèvres, ravie de recevoir ma semence. C’est qu’elle aime ça la salope. Je m’en doutais un peu, il n’y a pas photo avec une dégaine pareille, elle ne pouvait pas être une sainte.
Je l’attrape par les épaules, la colle contre le mur, lui arrache presque sa jupe, pardon, son morceau de tissus, puis je fais glisser le long de ses jambes son string blanc qui était déjà trempé. Je passe ma main entre ses jambes, glisse mes doigts, l’explore, la caresse…. Elle gémie, enfonce ses ongles dans le tissus de mon tee-shirt, penche la tête en arrière… Elle gémie, encore et encore, crie même lorsque je la pénètre sans crier gare. On n’entend plus que l’écho du frottement de nos deux corps, l’un contre l’autre, contre les parois de la pièce, de celui de ma ceinture sur ma jambe et ses gémissements qui s’intensifient en même temps que mes coups de reins. Dans un dernier râle, je mets un terme à nos ébats.
- C’était pas mal chuchotais-je.
Je me rhabille en quatrième vitesse et sors sans lui laisser le temps de répliquer quoi que se soit. Je n’ai même pas regardé son visage… pas une seule fois.
La main dans les poches, je traverse le bar ne faisant gère attention aux regards que me portent en biais les ivrognes, ex tolars et autres avachis devant leurs verres d’alcool.
A peine suis-je arrivé dehors que mon portable vibre. Un message : S.M.O.G, un nouveau contrat, un nouveau défouloir. Je souris, enfin quelque chose d’intéressant.
Je tue pour le plaisir. Voir disparaître ces pourritures de la Terre, dealers, violeurs, traqueurs…, me fait le plus grand bien.
Je tue pour le plaisir. Ce que je préfère c’est de voir la crainte qu’ils éprouvent face à la mort…
La mort qui les guette et est alors imminente.
De mes mains, je les froisse, les déchire… les tuent.
Entre mes doigts leur sang s’écoule, gicle, dégouline… les quitte.
Pour un contrat remplit.
Trépas, de leurs dettes ils s’acquittent.
De la mienne, je mue.
À chaque mort son délit.
Je tue pour le plaisir. Plaisir qui a un certain prix. Tueur de luxe ? Certainement…